Les préjugés et la stigmatisation

La stigmatisation en santé mentale est un sujet très sensible, puisqu’elle peut affecter directement la santé des personnes, qui ont, ou qui ont eu un problème de santé mentale ou psychique.

Le cinéma et les médias stigmatisent les pathologies psychiques et mentales pour des besoins sensationnels et explicatifs.
Au niveau du secteur du cinéma, les professionnels ne se rendent pas compte qu’ils caricaturent les troubles de santé mentale, en prenant les cas les plus extrêmes et en les imageants de façon exagérée.
Au niveau médiatique, quand il y a des affaires criminelles, la question des troubles psychiques du ou des criminel(s) se pose, ce qui laisse sous-entendre que seul un « aliéné mental » peut commettre des crimes horribles, alors qu’il n’y a pas plus de gens violents chez les personnes en situation de handicap mental que chez les personnes dites valides.
Il semblerait même que les personnes en situation de handicap mental ou psychique soient davantage des victimes plutôt que des prédateurs …
Bien que cela peut dépendre d’une personne à l’autre …
Mais la stigmatisation est bien réelle, et les personnes dites valides mettent forcément des distances avec les personnes en situation de handicap, ce qui peut être mal perçu.

Chez certaines personnes en situation de handicap, le trouble peut se discerner par une mauvaise élocution et par des troubles de l’attention, de la mémoire, du discernement et du comportement.
Dans ce cas, les personnes dites valides verront de suite que la personne à certaines difficultés, et selon les réactions immédiates, cela peut être stigmatisant.

Dans d’autres cas, le trouble est invisible, ou quasiment invisible.
Dans ce cas, les personnes en situation de handicap peuvent remarquer un changement de comportement des personnes dites valides, lorsque ces dernières apprennent que l’individu a été victime d’un trouble mental, ce qui peut aussi être stigmatisant.

C’est triste à dire, mais la meilleure façon d’éviter toute stigmatisation serait que les troubles mentaux et psychiques n’existent pas ou soient totalement ignorés.
En revanche, en prenant en considération l’existence des divers troubles, il s’agirait d’adapter le vocabulaire et les comportements en étant le plus proche possible d’une considération juste, respectant les droits et évitant le sentiment de déclassement des personnes en situation de handicap.

L’absence de stigmatisation est d’admettre que son propre paradigme n’est partagé que partiellement par toutes les autres personnes, puisque chaque personne est différente.
De ce fait, une personne qui paraît plus différente que les autres, n’est en réalité différente que d’un point de vue culturel.
Mais une personne bien que dépressive, délirante, violente ou atypique a de bonnes raisons d’être ce qu’elle est, et d’être dans l’état de souffrance qui est le sien.

Il peut arriver que la stigmatisation soit perçue comme systémique, dans ce cas la question est politique et mériterait des études approfondies.

En toute relativité, l’auto-stigmatisation existe aussi et découle à la fois d’une stigmatisation bien réelle, mais aussi du sentiment d’avoir irrémédiablement échoué socialement.
Je vous invite donc à lire l’article sur l’auto-stigmatisation qui n’annule en rien la réalité de la stigmatisation émanant de la population « ordinaire ».

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