Le savoir expérientiel

Une personne qui a présenté des troubles mentaux ou psychiques peut avoir ou ne pas avoir le statut de personne en situation de handicap.
Le savoir expérientiel met en valeur l’expérience de la personne qui a présenté des troubles dans la compréhension médicale et sociale.
En effet, les psychiatres et les psychologues ont beaucoup de savoir sur ces troubles, mais la plupart du temps ils ne les ont pas vécus.
Leur savoir est théorique et basé sur des statistiques, des analyses et sur les traitements à prescrire dans tel ou tel cas.
Les véritables causes de ces troubles sont souvent assez incertaines, et notre connaissance du cerveau humain a encore beaucoup de chemin à faire, même si les traitements modernes ont une bonne efficacité pour stabiliser les patients.

Un des points clés de ces troubles concerne le sommeil,
est-ce que la personne présente des troubles parce qu’elle ne dort plus assez ?
Ou bien, est-ce que la personne ne dort plus assez car elle présente des troubles ?

Cette ambiguïté doit permettre de nous poser la question :
Est-ce qu’il faut traiter les troubles du sommeil, ou bien, est-ce qu’il faut traiter le mal-être ?
Notamment concernant la schizophrénie et la bipolarité.
Une réponse courte serait de recommander aux psychiatres de prescrire des polysomnographies aux patients, avec tous les bons conseils qu’on peut donner au niveau du sommeil.
D’ailleurs les spécialistes du sommeil considèrent que les somnifères doivent être prescrits pour une durée très limitée, personne ne doit prendre des somnifères à vie, sous peine de voir de nouveaux problèmes de santé se présenter.
Les spécialistes du sommeil donnent plutôt des conseils simples qui améliorent la qualité du sommeil, notamment concernant les insomnies : il s’agit de limiter l’exposition devant les écrans 1 à 2h avant le coucher, de privilégier la lecture sur papier, ou bien les jeux tels que les mots fléchés, de ne pas boire de café dans l’après-midi, privilégier les sucres lents au diner, éviter l’abus de toute substance psychotrope telle que l’alcool, le café, le thé, le tabac, le cannabis et bien sûr les drogues dures.
Il semblerait qu’en retrouvant un rythme du sommeil « normal », les troubles s’amenuisent, et nous pouvons alors parler de rétablissement.

Il faut aussi mettre l’accent sur les drogues et leurs effets concernant les pathologies psychiques.
Est-ce qu’on peut mettre sur le même plan une personne sobre qui présente des troubles et une personne sous stupéfiants ou en manque de stupéfiants ?
Cela jouera sur la véracité du diagnostic ad vitam aeternam, puisque la personne droguée ou en manque de drogues peut se rétablir par le sevrage.
Tandis que la personne qui n’a jamais eu de problèmes avec les drogues et l’alcool présente des troubles qui sont alors psychologiquement profonds, et qui n’ont pas été causés par des substances psychotropes.

Est-ce que les bouffées délirantes aigües, le paralogisme, et les potentielles hallucinations, causées par un « bad trip »,
et donc par une prise de drogues, sont comparables médicalement à des bouffées délirantes aigües, du paralogisme,
et de potentielles hallucinations causées par un traumatisme psychologique grave, ou même très grave, mais en toute sobriété ?

La question reste ouvert.

Le savoir expérientiel permet d’amener le personnel médical et médico-social à une réflexion sur les pathologies,
psychologiquement et socialement, par le témoignage de l’usager médical et/ou médico-social.

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